Jadis propriétaires de vastes terres, ils sont progressivement expropriés et discriminés par les villageois à la quête de nouvelles terres arables.

15 heures  ce 30 décembre.  Nkoumdoum, ,  une localité située à une cinquantaine de kilomètres de Foumban, département du Noun, à l’ouest du Cameroun. La population, constituée de personnes âgées, jeunes, des deux sexes, prend  progressivement place autour du chef du 3èmedegré  Nji  Njimofokue

L’assistance est constitué à la fois de la population Mbororo et Bamoun. Pour la circonstance, ils sont une cinquantaine.  Nous serons informés plus tard que  ce groupe  est le fruit d’un  casting réalisé  à la veille par l’équipe de production. Ils sont notables, doyens  d’âge  et autres gardiens  des rites culturels du groupement.

Autour du chef, Josué Yaneya, journaliste à la radio communautaire du Noun, et producteur de l’émission « SAMARI » ouvre  les débats et plante le décor. « Au cours de l’émission de ce jour, nous allons évoquer  les différends  fonciers   entre les Mbororo et les Bamoun.boeuf

A la suite de cette annonce,  les différents protagonistes  prennent la parole et déclinent  leur identité. Ils sont  chefs de clans, éleveurs, agriculteurs, et ont tous la particularité d’être installés dans la localité depuis  au moins 30 ans.

Mohamed est  Ardo  (chef traditionnelle de la communauté bororo),  « Nous sommes installés depuis 4 générations, le chef avait donné à mon grand-père,  un grand espace  pour nous installer et faire paitre nos bœufs et moutons.  Depuis des années, nous n’avons jamais eu de problèmes. Mais il y a quelques semaines,  un groupe de jeunes est venu  s’installer sur notre espace et à commencer à y cultiver », fait-il savoir.

En guise de réplique, Mouliom  Hassan, l’un des mis en cause, souligne que « la communauté Mbororo n’est pas propriétaire de terre,et doit se limiter à  l’élevage ». Comme solution,  le  chef traditionnel va inviter les deux parties à dialoguer.  A son tour, Josué Yanéya  journaliste, va inviter  les deux parties  à imiter l’exemple de la chefferie de Njimom, situé à une cinquantaine de kilomètres.

« Pour tout litige foncier, entre les deux communautés, le chef a mis sur pied  un comité de résolution  de conflits qui comprend deux représentants de chaque communauté à savoir Mbororo et Bamoun. A l’issue des descentes sur le terrain,  une amende est imposée aux fautifs » fait savoir, Ibrahim  Kone, notable à la cour de Njimom. « Le taux de résolution  pacifique des conflits fonciers par la commission  est  au moins de  90%,  soutient  quant à elle, Passa Mariatou,  une habitante de Njimom.’’

Pour Mbouombouo Aliou, ex maire de la commune de Malentouen,les litiges fonciers entre Mbororo et Bamoun se multiplient pour deux raisons principales à savoir, le boom démographique et l’intérêt croissant  des populations  pour l’agriculture.

« Les Mbororo ont bénéficié des espaces, il ya plusieurs années, dans des zones qui étaient parfois reculées, mais ils ne les ont pas mis en valeur.  Ces vastes espaces réputés  pour leur fertilité sont aujourd’hui la cible de villageois en quête de nouvelles terres arables’’ fait-il savoir.

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Pour  Valérie  Chouket, sociologue, « la question des Mbororo des hautes terres de l’Ouest expose au grand jour la crise du nomadisme pastoral et la tentative de sédentarisation des Mbororo en quête d’espace vital. Le Mbororo ne s’était jamais préoccupé de l’accès à la terre, mais plutôt des herbes et de l’eau, tant que le bétail se portait bien. Son patrimoine était moins foncier que pastoral. Mais aujourd’hui, avec l’explosion démographique et la saturation foncière, il s’est trouvé obligé de se sédentariser ».

Loin d’être  une particularité, l’accès à la terre  des communautés Mbororo touche d’autres localités camerounaises. Dans  le  trihebdomadaire régional l’œil du Sahel, on relève que« Les 14, 18, et 24 avril 2019, l’arrondissement de Bankim dans l’Adamaoua a été le théâtre des conflits entre bergers et agriculteurs  avec au centre des conflits, le foncier.

Pour  Josué Yanéya,  journaliste environnementaliste à la radio communautaire du Noun, « il ne faut pas passer sous silence ces conflits qui se multiplient,  il faut agir »

Afin de passer de la parole à l’acte, le journaliste entend lancer en 2020,  une série d’émissions radiophoniques  de sensibilisations des Mbororo sur l’importance de  mettre en valeur  les terres  reçues  il y’a quelques années.

« Je souhaite initier les éleveursMbororo à la culture du bracharias, cela va leur permettre d’avoir régulièrement le pâturage, mais aussi, mettre en valeur leurs terres, et ainsi  anticiper sur toute tentative d’expropriation ».

                                                                                                      Alain Georges Lietbouo

 

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De la coupe  au transport, toute la chaine d’activités d’exploitation forestière est minée par la corruption. Une situation qui  fait perdre des milliards à l’Etat camerounais Lire la suite

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Quand le telephone portable révolutionne l’agriculture

Quand le telephone portable révolutionne l’agriculture

 En  10 ans,  le Cameroun  est passé de quelques  milliers d’utilisateurs  de téléphones mobiles  à plus de 10 millions en 2012.  Un chiffre qui est appelé  à évoluer  au vue de l’intérêt croissant  que les populations   accordent à cet outil de communication et la détermination  de plus en plus affirmée de plusieurs opérateurs de téléphonie à investir  le marché. En valeur absolue, cela implique que 45% de la population du pays détient un téléphone portable.  Ce boom  téléphonique  a permis  l’évolution de plusieurs secteurs  de l’économique parmi lesquels l’agriculture.  Femmes rurales et autres agriculteurs ont vu en  cet outil un moyen de résoudre entre autres le problème de désenclavement et celui de la maitrise des prix sur le marché.  Grâce à cette technologie, les distances ne représentent plus un obstacle, les produits ne sont plus bradés, et la rentabilité  est de plus en plus importante. Mais, les coûts de communication encore très élevés, l’analphabétisme qui reste toujours très répandu et la non implication de l’Etat dans la popularisation de cette pratique, pourraient anéantir ces efforts qui ont déjà porté des fruits ailleurs.

 

Le téléphone portable : meilleur atout

Evelyne Nyeck est une agricultrice heureuse.  Depuis que le réseau téléphonique couvre sa  localité de Matomb,  elle  écoule ses produits sans difficulté et réalise de bons profits. Elle ne garde plus qu’un souvenir triste de la période sans réseau. «Le téléphone a radicalement changé ma vie. Il y’a quelques années,  je perdais beaucoup d’argent. En plus de ma production saisonnière, chaque semaine je  partais  acheter des denrées  à l’intérieur du village  afin de les revendre  à Yaoundé  (capitale du Cameroun située à 90 km ndlr).  Une fois la marchandise achetée à cause de l’enclavement de la route, il  fallait attendre plusieurs heures voire  des jours avant de pouvoir  trouver un véhicule qui devait la transporter  jusqu’en ville. Pendant ce temps certains produits  pourrissaient… Quand on réussissait parfois à  atteindre la ville, après quelques jours, on constatait  que les prix des denrées avaient  chuté, c’était la perte assurée», confit-t-elle. Cependant, «il y’a quelques années, quand le réseau téléphonique est arrivé ici, nous avons pris contact avec les conducteurs de véhicule de transport en commun, une fois la marchandise achetée, nous les appelons et ils viennent directement nous les transporter.  Toutefois, avant d’aller acheter la marchandise, je prends la précaution d’appeler  mon frère qui vit en ville,  afin de me renseigner sur les prix pratiqués sur le marché», ajoute-elle d’un air rassuré. 

A quelques kilomètres plus loin,  dans l’arrondissement de Pouma, région du littoral, c’est encore le téléphone portable qui assure le relais. Mathieu Freyssinnel et Flavie Lenne, deux jeunes  français  ont décidé de créer une coopérative dénommée Société Coopérative Cœur de Forêt de la  Sanaga (Sococofosa). Ils  ont basé leur stratégie de travail sur l’usage des technologies de l’information et de la communication. «Nous avons le contact téléphonique des membres de la coopérative, nous les contactons  pour avoir la disponibilité des produits, et c’est à travers ce biais que nous convoquons des petites réunions d’information. Ici le téléphone est incontournable», Confie Mathieu   Freyssinel.

 

°+Selon François Laureys, le Chargé du programme pour l’Afrique de l’Ouest de l’Institut international de communication pour le développement (IICD), « Face aux difficultés d’accès  aux ordinateurs  ou au faible rayonnement des radios certaines  nations africaines, où l’on a  judicieusement su allier TIC et agriculture, optent pour les téléphones portables. Aujourd’hui avec  l’utilisation généralisée des  téléphones mobiles,  les services  vocaux et  les    solutions  SMS devaient être davantage utilisées étant donné qu’ils sont facilement accessibles. La solution vocale est encore de loin la plateforme la plus prometteuse pour l’agriculteur puisque l’on peut changer la langue, elle est facilement accessible et très naturelle étant donné qu’elle implique l’utilisation d’un téléphone mobile à travers des réponses directes a des questions spécifique »  souligne t-il dans un rapport de afara.africa.  

 

Internet  au  petit trot …

 L’avènement d’internet  s’est accompagné de la mise sur pied de nombreuses structures de transfert d’argent à travers le pays. Ces agences transferts d’argent de proximité facilitent  le financement des activités agricoles.  Florence, autre femme rurale  a réussi à  multiplier par deux   ses activités agricoles.  Installée à  Malantouen, ville située  à plus de 400 km de la capitale Yaoundé,  cette quinquagénaire reçoit les financements nécessaires pour ses travaux agricoles  de son frère cadet qui vit en Grande Bretagne.  «Une fois la saison de pluie  arrivée, j’entre en contact avec mon frère et je lui explique ce qu’il  faut pour lancer les travaux et quelques heures seulement après je monte à l’agence et je reçois mon mandat.» L’aide apportée par  ce dernier ne se limite pas aux finances. Spécialiste d’agriculture, «il me  donne souvent la  liste des engrais  que je suis sensée acheter  sur le marché local afin de pouvoir améliorer la qualité  de la culture» affirme-t-elle. Dans son entourage, Florence  est loin d’être la seule bénéficiaire  de ce service. Junior, gestionnaire  d’une structure  de transfert d’argent dans la ville justifie le choix stratégique  de Malantouen.  «Pendant la saison  pluvieuse, qui correspond ici  au lancement des travaux  champêtres,  les envois  de fonds  connaissent  un boom considérable,  et peuvent atteindre très souvent une trentaine de  millions de Fcfa», confie  t-il.   Dans les marchés, de nombreuses boutiques qui proposaient généralement  des biens de consommation opèrent désormais dans la vente des engrais et autres fertilisants. Pour justifier ce changement,  tous évoquent « la hausse de la demande ». Cet intérêt croissant des agriculteurs  pour les Technologies de l’information et de la communication  coïncident avec les ambitions du gouvernement  qui a décidé de rendre accessible les TIC à tous.

 

 

 

 

 

 Le gouvernement s’arime…..

 Le taux de pénétration de l’internet, qui était de 0,01% il y a cinq ans a connu une évolution sensible, puisqu’il est actuellement de 4%. La construction de la fibre optique et le choix de la ville de Douala pour abriter l’une des bases du satellite africain constituent des atouts pour le développement des télécommunications au Cameroun, aussi bien pour accroître le débit que pour la promotion des autres TIC.  Depuis quelque temps, le gouvernement camerounais avec l’appui des partenaires au développement, a entrepris la construction de télé-centres communautaires  dont plus de 150 ont été construits entre 2011 et 2013, notamment dans les zones périphériques. Ceci en vue de promouvoir les techniques de l’information et de la communication à travers le pays et de répondre à une demande sans cesse croissante. D’autre part, le pays est doté d’une dorsale en fibre optique déployée tout au long du tracé du pipeline Tchad – Cameroun et non encore suffisamment exploitée. De même, un point d’atterrissement du câble sous-marin SAT 3 est ouvert à Douala avec une capacité de 2,5 Gbit/s. Deux opérateurs privés de mobile et un opérateur public de réseau fixe (déjà engagé dans le processus de privatisation) ont également fait des investissements importants de l’ordre de 300 milliards de francs CFA environ durant la période 1999 – 2004.Cette volonté pourrait permettre aux agriculteurs camerounais de bientôt rivaliser avec leurs confrère de l’Afrique de l’ouest qui ont pris de l’avance.

S’il ya des régions d’Afrique  qui ont su allier les TIC  à l’agriculture c’est bien les pays de l’Afrique australe, parmi lesquels le Kenya la Zambie le   Burundi. Parmi les outils les plus utilisés, le téléphone  portable arrive de loin en tête. Organisés autour des Groupement d’initiative d’intérêt communautaire (GIC), les groupes d’agriculteurs  réunis autour des plates formes, s’échangent des sms  pour diffuser des informations sur les pratiques et les prix du marché des produits agricoles. Une initiative  qui confère à ces nations un rôle de pionnier en Afrique.  

 

 Toutefois, malgré des initiatives appréciables des agriculteurs camerounais, certaines zones  du pays ne sont toujours pas connectées, et les coûts de communication sont encore très élevés.  L’analphabétisme reste toujours très répandu, surtout chez les plus âgés. Face à cette situation, le gouvernement devrait apporter son concours aux agriculteurs afin de pouvoir  réduire les coûts de communication  et les former à cette nouvelle pratique agricole en vue de parvenir enfin à une agriculture de deuxième génération.

 

Alain georges Lietbouo

 

 

 

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Agriculture : Le Japon donnera 4 milliards de plus au Cameroun

Agriculture : Le Japon donnera 4 milliards de plus au Cameroun

Ce don hors projet va aider le gouvernement camerounais à continuer de mettre en place des infrastructures pouvant aider au développement agricole du pays

Ce don hors projet va aider le gouvernement camerounais à continuer de mettre en place des infrastructures pouvant aider au développement socio-économique du pays.

La signature des actes s’est déroulée lundi 5 mai 2014 dans une des salles du Palais des congrès de Yaoundé, au terme de la première réunion ministérielle de la 5e Conférence de la Ticad V. A travers la signature des documents entre le ministre japonais des Affaires étrangères et le ministre camerounais de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), le Japon s’est engagé à accorder un don de 4 milliards Fcfa au Cameroun. Ce don hors projet entre dans le cadre de la politique d’accompagnement, par le Japon, des pays les moins développés.

Pour la quatrième fois consécutive donc, le Cameroun a été sélectionné. Il est question de soutenir sa stratégie de promotion du développement économique et social. De manière claire, il s’agira pour le bénéficiaire de promouvoir le financement de microprojets, d’appuyer l’Etat dans la lutte contre l’extrême pauvreté, et d’accompagner les initiatives privées. Ceci est prévu se faire dans quatre domaines : la santé, l’éducation, l’agriculture et l’élevage ; le tout dans un laps de temps de 3 ans.

Pour la quatrième fois donc, le Japon vient d’accorder au Cameroun un don pour appuyer ces domaines. Les trois premiers étaient respectivement de 1,5 milliard Fcfa, 2 milliards Fcfa et 4 milliards Fcfa. D’après les explications d’Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre de l’Economie, ces aides avaient permis de réaliser différents projets dans le secteur agro-pastoral (création d’un ranch de 150 bœufs dans le Nord, par exemple), dans la santé (mise en place de la télémédecine dans le pays), des infrastructures hydrauliques (station de captage et de traitement d’eau à Doumé), la transformation locale (usine de transformation de manioc à Sangmelima), et bien d’autres encore.

C’est déjà de très bons investissements et pas des moindres, mais le gouvernement japonais a promis de continuer à soutenir le Cameroun dans ce sens. Surtout qu’il y a, comme le rappellent les pouvoirs publics camerounais, beaucoup d’autres choses à réaliser pour que les populations puissent connaitre l’épanouissement socio-économique. Emmanuel Nganou Djoumessi a par exemple parlé de la route Obala – Ntui (dans la région du Centre) qui devrait pouvoir bénéficier de pareils appuis : une fois construite, elle pourra permettre de mieux acheminer les produits agricoles de ce grand bassin de production vers les zones rurales et ainsi améliorer les revenus des producteurs.

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Quel financement pour une agriculture de 2nd génération ? Malgré de nombreux discours faisant de l’agriculture un pôle majeur de développement économique pour l’avenir, le secteur agricole se meurt. Entre détournements et réduction du budget d’investissement, l’agriculture souffre de l’absence de financement

Quel  financement  pour une agriculture de 2nd génération ? Malgré  de nombreux discours   faisant de l’agriculture  un pôle majeur de développement économique pour l’avenir,   le secteur agricole se meurt.  Entre  détournements et réduction du budget d’investissement,  l’agriculture  souffre  de l’absence de financement

Petits producteurs : les opprimés
De sources concordantes, en plus du budget que l’Etat octroie au ministère de l’agriculture et du développement rural, ce secteur reçoit environ 200 milliards de FCFA chaque année. Cette aide est octroyée par les principaux partenaires au développement du Cameroun que sont entres autres la Banque mondiale et l’Union Européenne. Ces fonds qui sont repartis dans les différents programmes crées par le ministère sont censés apporter un soutien aux petits producteurs dans le but de transformer l’agriculture familiale en agrobusiness. Selon de nombreux paysans rencontrés au cours de notre enquête, ces subventions sont détournées par les responsables du ministère se présentent comme des agriculteurs « Je suis l’une des principales agricultrice de ma région, j’ai des dizaines d’hectares de maïs dans la zone. Lors de la dernière campagne de distribution des semences améliorées, c’est à l’issue d’âpres négociations que j’ai pu obtenir un sac de semence et 10 sacs d’engrais. J’ai été obligée de faire un long voyage pour venir à Mbalmayo chercher les semences. Pourtant dans les discours officiels l’on nous fait savoir que les semences sont destinées aux paysans. » Se plaint Mme Onana,une sexagénaire et cultivatrice à Mengueme. Malgré ses efforts et son appartenance à un Gic M . Biyiha, agriculteur à Matomb n’a pas pu obtenir le précieux sésame. « Lorsque les semences sont arrivées dans le Nyong ékellé, les responsables ont appelé leurs amis. Et c’est sur la base de l’appartenance au RDPC que les semences ont été remises. C’est le président de section et des comités de base du parti au pouvoir qui ont distribué les semences en fonction des affinités. Et moi je n’ai rien obtenu. » Dénonce t-il. Pour André Mbem, agriculteur dans la localité d’Edzeveng, il ne peut plus faire confiance au financement de l’Etat, après ses expériences infructueuses. « Dans le cadre du programme du service civil national, les responsables nous ont affirmé qu’à l’issue de la formation, nous allons recevoir 1 200 000 Francs cfa chacun pour lancer les projets agricoles, de nombreux étudiants ont abandonné leurs études pour s’y consacrer, mais à la fin nous avons reçu chacun la somme de 120 000 Fcfa. Que pouvions-nous faire avec ce montant ? Malgré nos mouvements d’humeur l’on a envoyé les forces de l’ordre pour nous disperser. » Se souvient-il. Les condamnations judiciaires pour avoir dénoncé des détourneurs des fonds alloués aux petits agriculteurs Jean Georges Etélé, leader de l’association Action Paysannes a en fait l’expérience. « Le 10 décembre 2008, j’ai été arrêté en enfermé parce que je dirigeais une manifestation pour dénoncer le détournement des fonds dans la filière maïs. Nous avions été jugés et condamnés à 2 mois de sursis pendant deux ans. Notre crime était d’avoir dénoncé la mauvaise répartition des fonds alloués aux Gic dans le cadre du projet maïs. Nous avions identifiés dans notre enquête des Gic fictifs crées par des fonctionnaires, et des Gic qui n’’avaient pas reçu la totalité de la somme à percevoir. Aujourd’hui les mêmes actions se poursuivent. » Révèle t-il. Dans une tentative de réponse au problème de financement de l’agriculture, le gouvernement a annoncé il y’a quelques années la mise sur pied d’une banque agricole.

La banque agricole : la nébuleuse
C’est en 2011 lors du comice d’Ebolowa que le président de la république annonce la mise sur pied imminente d’une banque agricole. Elle est donc présentée comme une véritable panacée au problème de financement de l’agriculture. Deux ans plus tard, seuls le nom ,le capital et l’actionnaire sont connus. Elle s’appellera donc Cameroon agriculture financial rural corporation (Cafruc) avec un capital de 10 milliards de FCfa. Elle a pour unique actionnaire l’Etat du Cameroun. Rien de plus. Dans une récente interview accordée au quotidien cameroon tribune, le ministre de l’Agriculture confirme la confusion qui règne sur le sujet en renvoyant désormais la réponse de l’avènement de la banque agricole à son collègue des Finances. Pourtant en juillet 2013, au Gicam, il s’était voulu très rassurant en annonçant la création de cette banque pour le mois d’août de la même année. Que s’est t-il donc passé entre temps ? Selon de sources bien informées ,la commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC )ne serait pas prêt à lui délivrer un agrément. Quelques mois avant cette annonce officielle, Le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà prédit un avenir peu glorieux à cet établissement bancaire. Selon un rapport publié en 2011, les services du Fmi mettait en garde l’Etat contre la création d’institutions spécialisées (pour l’agriculture et le financement des Pme ndrl) car par définition elles font intervenir des portefeuilles de prêts sectoriels vulnérables et non diversifiés». Une posture d’avantage renforcée par certaines organisations paysannes qui restent sceptique par rapport à cette structure, estimant que les paysans n’ont pas les connaissances pour emprunter à la banque. « Une banque agricole renforcerait les inégalités entre les grands producteurs et les petits qui sont majoritaires (97%). Elle est inaccessible à ces derniers qui ne vivent que de leurs exploitations familiales et sont par ailleurs non crédibles. Elle est inefficace car l’agriculture camerounaise est sans filières structurée, sans système foncier assaini, sans assurance agricole, sans structures d’accompagnement performante, sans mesures d’incitation à la production. Cette banque subira le même sort que le Fonader (1980-1989), le Crédit agricole du Cameroun (1990-1997) car les causes de la mort de ces structures sont encore vivaces dans la société : corruption, détournement, trafic d’influence, favoritisme…», soutient t-on du côté de l’ACDIC, une association de défense des intérêts collectifs. Elle propose par ailleurs la création de microstructures de financements plus proches et plus accessibles aux petits exploitants.

Le PDDA : une option ?
Le Cameroun vient d’adhérer au Pacte du programme de développement de l’agriculture africaine (PDDAA) par le biais de son premier ministre Philémon Yang. Une signature qui vise à investir 3350 milliards de Franc cfa dans le développement agricole sur une période de 7 ans (2014-2020) Ledit document paraphé par des représentants du gouvernement camerounais, des représentants de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), des organisations de la société civile, du secteur professionnel, des producteurs agricoles et des partenaires financiers engage le pays à mettre en œuvre les valeurs et les principes de base du PDDAA. Adopté par les chefs d’État africains en 2003, le PDAA fait partie du NEPAD (New partnership agreement for Africa’s developement). Il vise à augmenter et à promouvoir l’agriculture à travers le continent africain. Selon ce pacte, les États africains sont appelés à consacrer au moins 10% de leurs budgets nationaux au secteur agricole. Pourtant au Cameroun, l’agriculture est célébrée dans les discours et ignorée dans les faits. Dans l’essai « pour le libéralisme communautaire » traduisant son projet politique et publié en 1986, Paul Biya soutient que « l’agriculture, priorité de nos priorités conserve sa place centrale dans notre stratégie de développement… ». Vingt ans après, dans son message à la nation du 31 décembre 2005, le Chef de l’Etat affirme encore que « le moment est venu de lancer cette grande politique agricole pour laquelle nous sommes si bien dotés…nous sommes en train de reconstruire les fondations de notre nouvelle économie». Des années plus tard l’on relève d’une manière générale, une stagnation des performances agricoles du pays. Elle baigne encore à ce jour dans la morosité à cause d’un engagement assez faible des pouvoirs publics qui lui consacrent moins de 3,5% du budget de l’Etat. Sur l’enveloppe de 3236 milliards de francs Cfa représentant le budget de l’Etat du Cameroun pour le compte de l’année 2013, seulement 95,52 milliards de francs Cfa était alloués au ministère de l’Agriculture et du développement rural, soit 3% de l’enveloppe budgétaire globale. Au cours des dix dernières années le budget déjà assez modeste alloué au secteur plus de la moitié revient au budget de fonctionnement. Entre 2003 et 2005 moins de 15% du budget destiné à l’agriculture était consacré à l’investissement. En 2004 , sur un budget global de 27 251 000 000 seul 3 50 000 000 ont été consacrés à l’investissement et le reste au fonctionnement. Situation similaire en 2005 et 2006. Pourtant selon le document stratégique pour la croissance et l’emploi (DSCE) le Cameroun doit passer de l’agriculture traditionnelle à une agriculture de 2nd génération. « L’agriculture de 2nd génération signifie tout simplement la mécanisation des outils de travail, et transformer cette agriculture en une véritable activité économique rentable. Pour cela il faut des moyens techniques et technologiques importants. Mais, ce n’est pas avec un effectif pléthorique installé dans les ministères et sans réelle qualification et budgétivore qu’on va y arriver. Il faut renverser la tendance, investir d’avantage et réduire les dépenses de fonctionnement» recommande Thierry Ngoulé,ingénieur agronome.

« Nous ne pouvons pas évaluer efficacement le financement de nos activités par l’Etat »
Etélé Jean Georges, coordonnateur de l’association à caractère syndicale Actions Paysannes
Quelles évaluations faites-vous par rapport à l’impact du financement de l’Etat dans vos activités agricoles ?
Nous ne pouvons pas évaluer efficacement le financement de nos activités par l’Etat pour les raisons suivantes. Les objectifs de l’Etat ne sont pas bien définis dans le temps et dans l’espace. Nous n’avons pas par ailleurs des indicateurs d’évaluation de manière précise. Nous ne connaissons non plus les critères d’éligibilité des bénéficiaires aux aides. Dans l’ensemble, c’est l’obscurantisme total.
Quelle approche préconisez-vous pour vous permettre de faire de l’agriculture un véritable levier de l’économie ?
Il faudrait prendre en compte les organisations paysannes comme interfaces. Dans la même lancée, il faudrait permettre aux paysans d’évaluer les differentes aides. Enfin publier les données réelles et vérifiables par tous au départ de chaque année et en fin d’années.
Que pensez-vous de l’agriculture de 2nd génération
Je ne peux pas dire grand-chose sur ce sujet qui à mon avis est une sorte de nébuleuse. On ne nous explique pas concrètement en quoi consiste ce nouveau concept. Je connais à peu près 3 formes d’agriculture. L’agriculture familiale basée sur les familles paysannes comme principal acteur. Avec le respect des principes que sont la protection des ressources naturelles, la production biologique, l’abondance des mains d’œuvre sur l’idéal de vie. Nous avons également l’agriculture élitiste c’est-à-dire des élites avec des grands espaces et des grands moyens qui a pour corollaires l’accaparement des terres, la dégradation des ressources naturelles, l’insécurité sociale et surtout la paupérisation des paysans. Enfin l’agro business qui est l’industrie au vrai sens du terme.

Alain Georges Lietbouo

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Les agricultures à l’ecole de la semence

Les  agricultures à l'ecole de la semence

Une session de « l’Ecole paysanne » a été organisée par Madeleine Tchuinte, ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MINRESI) dans l’arrondissement de Meyomessi (région du Sud), du 20 au 22 mars 2014.

La finalité de la vaste campagne de formation lancée par le gouvernement camerounais est d’implanter des champs semenciers dans cette partie du pays.

« Sans semence, pas d’agriculture ! Sans semence améliorée, pas d’agriculture de seconde génération, pas de productivité accrue, et pas de compétitivité des exploitations agricoles ! », a affirmé Mme Tchuinte, lors de la cérémonie de clôture, pour justifier la portée de ce séminaire animé par les ingénieurs agronomes de l’Institut de recherches agronomiques pour le développement (IRAD).

En effet, %u2018’l’Ecole paysanne » est une démarche qui participe de la promotion de la modernisation de l’agriculture au Cameroun, par le biais du transfert à la base des technologies issues des laboratoires de la recherche.

Cette activité rentre en droite ligne des principales missions du MINRESI, à savoir « la valorisation, la vulgarisation et l’exploitation des résultats de recherches en liaison avec tous les secteurs de l’économie nationale et les organismes intéressés ».

Et Xavier Ndzana, chef de la station IRAD Meyomessala de renchérir : « Dorénavant, les agriculteurs du Sud vont s’approvisionner en semences améliorées certifiées sur place. Il s’agit du maïs, du manioc, du riz pluvial Nerica et de l’igname Dioscorea rotundata ».

Pour arrimer définitivement ces paysans issus en majorité des Réseaux des associations des femmes rurales aux techniques agricoles modernes, en plus de la formation, le Dr. Madeleine Tchuinte a gratifié ces derniers des sacs de semences végétales améliorées certifiées de base, des engrais, des foyers améliorés et une presse de briques de terre.

Un véritable partenariat public/privé qui participe de la préparation des producteurs à l’agriculture de seconde génération en cours de matérialisation au Cameroun.

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« L’agriculture à proximité des sites miniers ‘contaminé par des métaux lourds »

Les sols agricoles à proximité des sites miniers ont des taux élevés de métaux lourds tels que le plomb et le cuivre, ce qui pose un danger pour la santé et l’environnement, d’après une étude réalisée en Namibie.
 


Des scientifiques de l’Université de Namibie (UNAM) et de l’Université de Zagreb en Croatie ont évalué les types de métaux lourds présents dans la mine de Kombat – un site utilisé pour l’extraction du cuivre dans le nord de la Namibie entre 1962 et 2008 – et ses environs, en vue de déterminer s’ils constituent un risque pour les humains.

Ils ont sélectionné 14 échantillons de sol issus d’un barrage sur le site minier, 13 échantillons provenant d’une zone proche de la mine et 20 échantillons dans un site relativement éloigné de cette mine. Les échantillons de sol ont été sélectionnés à deux reprises, chaque fois en mars et en août 2006. Les quantités de métaux lourds sur le site minier ont ensuite été comparées avec celles des zones environnantes.

« Dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne, [suffisamment d’] éléments de preuves fondées sur la science sont nécessaires pour influencer les politiques qui contribuent à réduire les effets néfastes des activités minières sur l’écosystème et pour promouvoir l’exploitation minière sûre chez différentes parties prenantes, y compris les communautés locales ».
Felix Toteu, UNESCO

L’étude, publiée dans le Journal of Geochemical Exploration, le 21 janvier, a trouvé jusqu’à 150 mg de cuivre et 164 mg de plomb par kilogramme de sol près de la mine.

Les quantités sont plus élevées que celles qui sont définies dans des lignes directrices canadiennes pour une utilisation agricole, à savoir: 63 mg de cuivre et 70 mg de plomb par kg de sol.
 
 »Bien qu’une forte pluie puisse provoquer un effondrement des résidus [déchets de mine], même une légère brise peut librement propager des matières toxiques en grains fins dans la zone environnante et entraîner la contamination des sols arables ainsi qu’un risque de santé dans [la] zone résidentielle », expliquent les auteurs.

Benjamin Mapani, géologue à l’UNAM et un co-auteur de l’étude, affirme que si certains de ces métaux persistent dans l’environnement, ils peuvent contaminer les cultures et entrer dans la chaîne alimentaire. L’étude recommande de recouvrir les zones touchées avec de la terre non contaminée pour que les enfants n’inhalent pas la poussière polluée, d’installer ailleurs les habitants des zones touchées, et de planter certaines graminées qui absorbent les métaux.

L’Afrique australe compte de nombreuses mines abandonnées, mais selon Benjamin Mapani, peu d’études ont été menées dans le but de déterminer leur impact sur l’environnement.
Mapani, qui est également le secrétaire général de la Société africaine de géologie, ajoute que le bureau de l’UNESCO à Nairobi, au Kenya, a développé un projet depuis 2013 pour étudier le problème en Afrique sub-saharienne.

La phase de délimitation du champ se déroule avec la participation du Burkina Faso, duo Cameroun, de la République démocratique du Congo, du Kenya, de la Namibie, du Nigéria, du Sénégal, de l’Afrique du Sud et de la Zambie.

Selon Felix Toteu, le coordonnateur du projet de l’UNESCO, on pense qu’au cours des quatre prochaines années, le projet couvrira plus de pays et plus de types de déchets miniers, dont le charbon, l’uranium, le nickel, le cobalt et le pétrole.
 
Il ajoute que si rien n’est fait dès maintenant, l’Afrique va souffrir de maladies liées à la contamination. Le projet a pour objectif de recueillir des données scientifiques concernant les impacts de l’exploitation minière sur l’environnement.

« Dans de nombreux pays d’Afrique sub-saharienne, [suffisamment d’] éléments de preuve scientifiques sont nécessaires pour influencer les politiques qui contribuent à réduire les effets néfastes des activités minières sur l’écosystème ainsi qu’ à promouvoir une exploitation minière sûre chez différentes parties prenantes, y compris les communautés locales », déclare Toteu à Scidev.Net.

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Cameroun : 30 tonnes de semences pour produire 45 000 tonnes de maïs dans la région du Sud en 2014

Cameroun : 30 tonnes de semences pour produire 45 000 tonnes de maïs dans la région du Sud en 2014

Le Délégué régional de l’Agriculture pour la région du Sud, Ferdinand Ella Ella, vient de recevoir de sa tutelle, le ministère de l’Agriculture, une cargaison de 30 tonnes de semences hybrides de maïs, destinées à être distribuées aux 1219 producteurs que compte cette partie du Cameroun.

Selon ce responsable administratif, ces semences améliorées vont permettre de produire, d’ici le mois de juillet 2014, environ 45 000 tonnes de maïs dans les quatre départements que compte la région du Sud.

Ces cinq dernières années, le gouvernement camerounais a investi près de 60 milliards de francs Cfa pour l’acquisition de semences améliorées, afin de doper la production de maïs qui est estimée à environ 1,8 million de tonnes, sur une demande nationale qui culmine à 2 millions de tonnes.

Cependant, apprend-on de sources autorisées, le déficit de production de 200 000 tonnes pourrait être comblé dès cette année. En effet, les 35 champs semenciers éparpillés sur le territoire camerounais devaient produire, dès janvier 2014, environ 900 tonnes de semences améliorées de maïs, d’une capacité de production de 20 Kg à l’hectare.

Selon nos sources, si toutes ces semences produites dans les champs semenciers publics et privés sont mises à la disposition des agriculteurs et effectivement utilisées, le pays devrait pouvoir produire plus de 2 millions de tonnes de maïs dès cette année.

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La FAO promet une aide de 443.000 dollars pour le recensement général de l’agriculture et de l’élevage au Cameroun

La FAO promet une aide de 443.000 dollars pour le recensement général de l'agriculture et de l'élevage au Cameroun

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va octroyer une aide de 443.000 dollars pour le recensement général de l’agriculture et de l’élevage au Cameroun, a annoncé jeudi à Yaoundé son représentant- résident dans le pays, Mai Moussa Abari, lors de la signature du document du projet de recensement général de l’agriculture et de l’élevage avec le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural, Essimi Menye.

Cette aide est destinée à permettre au Cameroun de se doter de statistiques utiles pour le suivi et l’évaluation des initiatives en faveur des secteur agropastoral, halieutique et rural.

« Je loue les efforts que vous avez déployés ces dernières années dans la mobilisation des ressources. En effet, ce recensement est la preuve de l’engagement du gouvernement camerounais à avoir des statistiques fiables dans le secteur agropastoral », a déclaré le Nigérien Mai Moussa Abari.

Mai Moussa Abari a précisé que « la FAO apportera par ailleurs l’ assistance technique nécessaire » et promis d’encourager d’autres bailleurs de fonds à soutenir le recensement.

Le ministre camerounais s’est félicité de cet appui, relevant que « l’actualisation des connaissances dans les domaines de l’ agriculture et de l’élevage nécessite beaucoup de moyens. C’est pourquoi le partenariat avec la FAO est essentiel ».

Essimi Menye a dit souhaiter le démarrage du recensement dans les prochains mois, au terme d’études préliminaires menées par des experts des deux parties.

Pays essentiellement agricole, le Cameroun est cependant confronté à une absence ou l’obsolescence des données quantitatives d’ensemble, détaillées, actuelles et fiables dans ce secteur vital. Le dernier recensement date de 1984.

Il manque donc actuellement une nouvelle photographie précise des structures de l’agriculture camerounaise et des caractéristiques de ses exploitations.

Cette situation constitue un obstacle pour le gouvernement et les autres utilisateurs désireux de disposer de données statistiques fiables, complètes et à jour nécessaires pour la formulation des programmes de développement, le suivi de la situation alimentaire et l’estimation des grands agrégats de la comptabilité nationale.

Depuis 1973, le Cameroun n’a pas non plus réalisé de recensement du cheptel permettant de couvrir tout le pays et concernant toutes les espèces animales.

Les données du recensement du cheptel sont d’autant plus importantes qu’elles constituent la base de la planification et de l’évaluation de la performance du secteur de l’élevage en termes de production et de contribution à la sécurité alimentaire et au produit intérieur brut.

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L’IITA lance son programme agricole baptisé «Humids Tropics» au Cameroun

L’IITA lance son programme agricole baptisé «Humids Tropics» au Cameroun

L’Institut international pour l’agriculture tropicale (IITA) vient de procéder au lancement, à Yaoundé, de son programme de développement de l’agriculture dans les zones tropicales humides, baptisé Humids Tropics.
Ce programme vise à lever tous les obstacles au développement de l’agriculture dans lesdites zones, à travers la facilitation de l’accès au crédit, une meilleure organisation des producteurs en zones rurales, la mise à disposition du matériel végétal et d’infrastructures agricoles adéquates… Tout ceci afin d’augmenter la productivité des zones tropicales humides.

Humids Tropics sera implémenté au Cameroun dans trois régions. Il s’agit du Centre, de l’Ouest et du Sud-Ouest. Le programme sera piloté par la représentation locale de l’IITA, apprend-on.

Officiellement lancé en juillet 2013 au Nigéria, ce programme qui vise l’intensification de l’agriculture est déjà mis en œuvre au Ghana et en Côte d’Ivoire

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